L'actualité de la crise : PAR DÉFAUT, LA LIGNE DE PLUS GRANDE PENTE, par François Leclerc

Billet invité

L’accord « politique » dont Angela Merkel vient, faute de mieux, de se prévaloir pour tenter de calmer le jeu ne fait pas l’affaire, si l’on en croit Jean-Claude Trichet. Estimant que le temps joue contre les dirigeants européens, celui-ci s’alarme (mieux vaut tard que jamais) que la crise européenne est entrée dans une « phase systémique » et qu’il est vital de renforcer d’urgence la crédibilité de la dette souveraine, point d’appui essentiel pour éviter la réédition d’un épisode de crise type 2008. On ne peut en effet pas lui donner entièrement tort, car les obligations d’Etat sont un des éléments clé du système financier, en particulier pour les établissements bancaires qui s’appuient dessus. Mais comment faire, si le plan A ne fonctionne pas comme on le constate en ce moment ?

Au passage, le président de la BCE se défend d’avoir sous-estimé le besoin de renforcement du système bancaire, alors qu’il a toujours accordé la priorité absolue à la réduction de la dette publique et doit simplement se mettre au goût du jour, tout en se défaussant sur le FESF, ce dont les Allemands ne veulent pas entendre parler. Le monde est compliqué.

Dans ce contexte, on peut s’interroger sur les chances que l’EBA – l’organisme européen de régulation des banques – a d’obtenir l’approbation des autorités européennes, lorsqu’elle propose de fixer un ratio immédiat et minimum de 9% des fonds propres des banques par rapport à leurs engagements, faute de quoi elles seront sommées de se recapitaliser. Une manière de crédibiliser la troisième vague de stress tests qui a dans les faits débuté mais qui n’ose même plus dire son nom.

Il est aussi permis de se gratter la tête, lorsque Jean-Claude Juncker, chef de file de l’Eurogroupe sur le départ, estime que la décote de la dette souveraine grecque devrait être portée à 60% au lieu des 21% déjà acquis. Car ce ne serait pas sans conséquences pour la détermination du ratio précédent. Ainsi que lorsqu’il affirme, toujours à propos du renforcement des banques, que « nous devons nous assurer que ceux qui mettent du capital à disposition, sous quelque forme que ce soit, se retrouvent impliqués dans les organes de décision de ces banques, dans le conseil de surveillance, le conseil d’administration, la direction. Et de participer aux bénéfices ». En phase avec ce qu’il appelle sa vision « vieille école »…

José Manuel Barroso a apporté sa contribution sur un mode on s’en doute moins incisif, appuyant en général l’idée d’une augmentation du niveau des fonds propres durs comme critère permettant de calibrer la recapitalisation des banques, y ajoutant qu’il faudrait interdire aux banques qui seraient en dessous du ratio retenu – qu’il n’a pas précisé – de verser des dividendes et des bonus.

Le tir de barrage de la Fédération bancaire Française (FBF) et de la fédération des banques privées allemandes (BdB) était donc une bataille d’arrière garde, si ces propositions sont suivies d’effet. L’une voudrait que tout le monde soit, tant qu’à faire, obligé de se renforcer, pour éviter de stigmatiser celles qui seraient seules dans l’obligation de le faire, tandis que l’autre s’oppose à une opération « à la louche » et réclame un traitement au cas par cas… Des arguments contradictoires pour tenter d’esquiver la peine, une fois entendu que les unes et les autres se portent comme des charmes.

Mais ne faut-il pas aller directement à la question essentielle : à quoi un renforcement des fonds propres des banques peut-il bien servir ? Une fois rappelé que ce critère est en soi sujet à caution, puisque Dexia avait satisfait au précédent test. De plus, il reste mille et une manières d’enjoliver les comptes, qui n’ont pas toutes été débusquées, et l’on peut penser sans procès d’intention excessif que le résultat du nouvel examen de passage sera comme d’habitude très politique. Il suffira de placer le curseur que représente le ratio des fonds propres en fonction des résultats que l’on veut obtenir, et de ne pas trop entrer dans les comptes fournis par les banques.

Quoiqu’il en soit, les partisans de la théorie du bazooka avancent qu’il faut une fois pour toute intimider les marchés, en se servant comme modèle du précédent américain du TARP, d’autres considérant, sans trop insister sur le sujet, qu’il s’agit d’anticiper des restructurations qui vont suivre celles de la dette grecque, puisque le chemin est maintenant ouvert, sinon tout tracé. D’autres, enfin, estiment que cela sera un coup d’épée dans l’eau, si des problèmes structurels propres à la zone euro ne sont pas réglés. Par le grand bout de la lorgnette, les uns voient la réduction des déficits, par le petit bout les autres observent la relance de la croissance. Mais il s’agit dans les deux cas de vœux pieux, car personne n’assortit sa vision d’un mode d’emploi convaincant.

Or, si l’on considère la réduction du déficit, les derniers chiffres grecs ne portent pas à l’optimisme. Celui-ci continue de gonfler, en dépit de l’accumulation de mesures de rigueur. Sont principalement en cause la baisse des recettes fiscales dues à la récession, le poids croissant du service de la dette ainsi que les nécessités de financement des caisses de retraite et de chômage, en raison du recul de l’emploi.

La Troïka, qui propose de débloquer le versement de 8 milliards d’euros, n’en fait pas davantage preuve en reconnaissant que la récession sera « plus profonde qu’anticipé », reculant une nouvelle fois l’année où la reprise devrait intervenir, désormais fixée à 2013. L’espoir ne fait toutefois pas vivre le FMI, car il n’est plus question dans ses différentes déclarations d’une nouvelle intervention financière de sa part, comme si la cause était considérée comme désespérée sur ce mode, laissant les Européens face à ce petit problème. Signe que le Fonds est arrivé à la conclusion que seule une restructuration importante de la dette Grecque peut sauver la situation.

Les nouvelles espagnoles ne sont pas davantage encourageantes. L’inflation augmente encore, au rythme moyen de 3% pour l’Europe, résultat en priorité des augmentations de prix décrétés par les gouvernement et les collectivités, et de taxations supplémentaires. Mais elle s’inscrit dans le contexte d’une baisse de la croissance, qui continue à se ralentir et qui devrait stagner au troisième trimestre. Un schéma qui va retentir sur les recettes fiscales de l’Etat et des collectivités et qui fait insensiblement entrer l’Espagne, après le Royaume-Uni, dans le monde de la stagflation.

Les tenailles se resserrent donc, ne cessant de démentir des prévisions de croissance qui se révèlent avoir été surestimées pour les besoins de la cause. L’Union européenne en prend implicitement acte dans son rapport trimestriel, en avertissant que des « mesures d’austérité permanente » vont devoir être mises en place, « en plus de celles qui ont déjà été adoptées ».

Un match est engagé entre les autorités européennes et le FMI, qui se poursuit. Les premières privilégient la rigueur et le désendettement, le second dénonce l’erreur qui consisterait à « vouloir atteindre des cibles chiffrées en matière de déficit », ce qui « ne doit pas se faire au risque d’une contraction à grande échelle de l’activité économique ».

Il est à craindre que, une fois encore, la ligne de plus grande pente prévaudra par défaut, grande inspiratrice de la stratégie des autorités européennes.

98 réponses sur “L'actualité de la crise : PAR DÉFAUT, LA LIGNE DE PLUS GRANDE PENTE, par François Leclerc”

  1. Ce qui est intéressant, c’est que les autorités politiques et financières ont arrêté de dire que tout allait mieux.

    Ce qui est intéressant, c’est que les autorités politiques et financières ont commencé à avouer que la crise systémique est en train de se concrétiser en Europe.

    Lundi 10 octobre 2011 :

    Le Premier ministre français François Fillon a estimé lundi que l’Europe se trouvait « sur un volcan qui peut dynamiter à tout moment le continent », affirmant que la crise actuelle pouvait « mettre en péril 60 années de construction européenne ».

    « Personne ne doit s’y tromper : nous sommes sur un volcan qui peut dynamiter à tout moment le continent européen, sa prospérité, son contrat démocratique, son unité monétaire, son unité politique », a déclaré M. Fillon dans un discours de clôture de la journée parlementaire du parti du Nouveau centre (NC).

    « Ne croyez pas que j’exagère. Si la faillite d’une banque d’affaires aux Etats-Unis en 2008 a frappé de plein fouet le système financier et a provoqué une récession dans le monde entier, je veux dire que la crise actuelle peut mettre en péril 60 années de construction européenne », a-t-il mis en garde.

    Mardi 11 octobre 2011 :

    Jean-Claude Trichet parle de crise systémique et urgente.

    La crise de la dette dans la zone euro a atteint une dimension systémique, les risques de répercussions sur l’économie augmentent rapidement, et les banques sont entrées dans une zone de danger, a déclaré mardi Jean-Claude Trichet, qui s’exprimait en qualité de président du Comité européen du risque systémique (CERS).

    « Au cours des trois dernières semaines, la situation est restée très difficile. La crise est systémique et elle doit être combattue avec la plus grande détermination », a-t-il dit.

    Mercredi 12 octobre 2011 :

    Le président de la Commission européenne José Manuel Barroso a appelé mercredi l’Europe à recapitaliser « d’urgence » ses banques pour stopper la contagion de la crise de la dette, qui a désormais atteint une ampleur « systémique » menaçant de déstabiliser l’économie mondiale.

    Il faut « urgemment recapitaliser » les banques, a-t-il déclaré au Parlement européen.

    Concrètement, il a proposé de relever de manière temporaire à un niveau « beaucoup plus élevé » le niveau minimum de fonds propres « durs » demandé aux établissements, et d’interdire à ceux qui ne respectent pas ces critères de verser des dividendes et des primes.

    Il a exhorté l’Europe à agir pour faire face à « la menace de crise systémique qui est en train de se concrétiser » pour la zone euro, autrement dit une crise susceptible de déstabiliser le système économique et financier mondial.

    1. Leur fonction exige d’eux qu’ils mentent pour rassurer les marchés. S’ils se mettent à dire la vérité, c’est que la situation est désespérée et qu’il ne leur reste plus qu’à retirer leur carte du jeu, chacun à titre personnel. Pour trouver grâce aux yeux de l’histoire. Si possible !

      1. Gageons que l’histoire retiendra l’analyse de blogs tel que celui-ci.
        Quant à nos experts et politiques je suppose qu’ils seront rangés dans la catégorie Daladier et Chamberlain. 🙂

      2. De plus avec les élections à venir, les changements de pieds vont se multiplier… gauche! gauche! gauche! De quoi brouiller les cartes.

      3. « Leur fonction exige d’eux qu’ils mentent pour rassurer les marchés. »

        Je ne partage pas ce point de vue de valeur.
        Prendre les marchés financiers pour des « couillons » est aller vite en besogne.
        La construction européenne est une idéologie comme l’ont été d’autres idéologies dans le passé et notamment le communisme. Il faut voir par exemple le nombre des leaders communistes qui ont énoncé avec sincérité dans la bouche des contre-vérités flagrantes. Et comment les peuples ont suivi aveuglément par sentimentalisme.
        Au nom de cette idéologie européenne, on tente de « faire avec les marchés » mais sans réellement pouvoir les affronter de face à cause de l’endettement.
        Alors on biaise pour gagner du temps et on prépare petit à petit l’opinion publique au sacrifice.
        Ce qui compte en démocratie occidentale c’est de maîtriser l’affectif des peuples.
        Pour agir librement il ne faut rien devoir à personne et ne rien attendre des créanciers.
        De Gaulle, seul à la barre du navire France, pouvait se permettre de lancer que « la politique de la France ne se fait pas à la corbeille » et « tuer la bourse » pendant sa présidence.
        Dans l’Europe de 27, on ménage la chèvre et le choux en faisant bouillir sa marmite chacun dans son coin.
        Il en résulte une absence de clarté de la ligne globale.
        De toute façon, un homme politique n’a jamais cultivé sa notoriété historique et sa popularité en disant la vérité « vraie ». L.’habileté politique n’est pas dans le parler vrai
        De Gaulle laissait entendre ce que l’auditeur voulait comprendre : « je vous ai compris ».
        Mitterrand mentait systématiquement sans craindre le ridicule absolu ( torture en Algérie, affaire des écoutes, etc…).

        .

      4. Bonjour,

        Ce n’est pas un point de vue de valeur.
        C’est une analyse fonctionnelle pertinente.
        Une nécessité pour le fonctionnement des marchés est la confiance. Chacun de ces Hommes est en premier lieu mandaté pour remplir une mission précise, celle de son poste. Mais tous ont en commun d’intégrer dans leur mission l’entretien de la confiance dans le bon fonctionnement économique.
        Et ils disposent d’un outil pour ça : la communication institutionnelle, et jusqu’à présent, ils faisaient peu de concession au réalisme en tant qu’outil à disposition de la crédibilité (tous les voyants sont au vert !!!!).
        Les phrases relevées par BA ne peuvent être analysées comme une concession au réalisme dans une stratégie d’entretien de la crédibilité. La forme traditionnelle d’une telle concession est : la situation est sérieuse, mais nous sommes très forts et disposons de beaucoup d’outils pour rétablir un bon fonctionnement …. Dans les phrases relevée, la forme serait plutôt : Ca se passe mal, il faudrait un gros effort collectif, sinon, il pourrait y avoir de gros dégâts.
        Il y a ici clairement rupture du mandat d’entretenir la confiance que comprend, formellement ou informellement, leur mandat.
        Je partage l’avis de Paul Jorion sur le sérieux de la situation, qui découle du constat ci-dessus.
        De tels « relâchements » dans le formalisme de leurs mandats doivent signifier quelque chose.
        Ces Hommes doivent eux-même être très inquiets.
        Situation désespérée ? C’est peut-être un peu fort, ou pas. Que ces Hommes savent-ils eux-même de l’état réel de la situation économique globale ?
        Quand à maîtriser l’affectif des peuples, oui, Albin, mais c’est le boulot des politiques, pas des techniciens …

      5. Voilà ,une question qui me trotte dans la tête depuis assez longtemps , depuis toujours le mensonge a fait parti de notre monde , mais depuis quelques années nous avons à notre service internet et cette outil assez fabuleux nous permet de traquer le moindre mensonge que ce soit politique économique . Il m’aurait fallu plusieurs vies pour arriver à ce stade de l’information . Je me pose donc cette question « Internet et son utilisation ne serait il pas le révélateur de notre monde fait de mensonges ? » Merci a ce blog pour ce qu’il est , merci aux commentaires avec leur vision et leurs liens ,un pessimiste étant un optimiste avertit ,je pense que dans quelques mois quelques années ,la dalle étant propre après ce tremblement , il sera temps de reconstruire une nouvelle maison plus conviviale , plus écologique , qui ne sera plus ce que nous aimerions être mais ce que nous sommes

    2. Je crois que la bourse (les marchés, les possédants, l’oligarchie, tout ce qu’on veut,…) ne s’y trompe pas.
      L’addition va être salée. Et il n’est pas prévu de la lui (leur) faire payer.
      Régression sociale (suppression des entraves à la croissance), démocratique (grand bond en avant pour l’Europe), effort financier de chacun (technique du pâté d’alouette), nous pouvons tout attendre du prochain sommet.
      Toutes ces déclarations sont là pour nous mettre en condition.
      Si Barroso en arrive à nous dire qu’il veut interdire les bonus et les dividendes, c’est qui vont demander dix (cent, mille, …) fois plus au populo.
      C’en est arrivé au point où ils préfèrent une crise sociale que la crise économique.
      Y parviendront-ils ? Le supporterons nous ?

    3. Sacrément gonflés, nos décideurs…Ils penchent depuis des mois, sinon des années vers le laisser-faire et assurent l’impunité des banques au prix de quelques mesures qui les laissent de marbre, pour crier au loup quand vient la tempête qu’ils n’ont cessé de regarder grandir…Faut pas prendre les enfants du bon Dieu…

      1. Très bon éclairage de la situation, ça décoiffe et ça réveille !
         » on va se retaper un moment de risque bancaire géant (…) et l’Etat ramassera les banques à la pelle et au petit balais « 

  2. Oui ça reste très compliqué, long, difficile et ce n’est pas fini, mais si l’on prend un peu de recul, on se rend compte que la mise en place de la première « fédération d’états-nations » avance inexorablement. La solidarité entre états joue et le secteur privé, c’est-à-dire les actionnaires, va devoir mettre sérieusement la main à la poche.
    Pour l’Euro-zone, le scénario du pire s’éloigne.

  3. à survoler l’actu il me semble voir ces jours les lignes bouger, l’horizon basculer, jusqu’où la roue va tourner, Barosso Lui-même s’y mêlant à son tour, manque plus que Baroin qui cherche le sommeil avec la bonne formule à venir. Il va sans dire qu’il faut bien derrière un grand bordel et qu’il y a son poids d’humiliation, plus ou moins consenti. Parler de risque systémique est un euphémisme, mais des gens parlent comme ça quand les certitudes désertent, le seul mot de systémique, c’est énôrme, parle de « risque systémique » comme si c’était pour dire « crise systémique » (n’importe quoi) ça éloigne le risque, on s’y ferait la croyance on sait, pour le coup c’est déjà bien tard. Des mots pour ne pas vaciller, le temps de retard s’accélère, la parole qu’ils engagent à prendre un peu l’air, à leur corps défendant, on attend que le vent. Les fins de règne élisent leur clowns tristes. Ha! UBS dans son dernier rapport prévoie une décote de 70 % sur la dette Grecque et la faillite de la Grèce inévitable.
    Georges BRASSENS Le roi des cons.
    http://www.youtube.com/watch?v=MtFn0o3Nq7o

      1. la vidéo bloquée; plan fixe sur Sarko poirotant avant conf. A un moment soulève le coté de sa veste pour sentir son aisselle, une moue de dégoût. Quel encombrement ce corps.
        Alors celle-ci par défaut; http://www.youtube.com/watch?v=J5W2iymKLJg

        + Erik Satie – 3 Gymnopedies (Ciccolini) très très belle vidéo que je découvre, du merveilleux René Clair – Entr’acte (1924 — qui n’a de rides que celles du nouveau né) http://www.youtube.com/watch?v=PBP5simCIME
        belle belle journée à tous

  4. Enfin un C dans l’air distrayant, si l’on peut dire, sur un sujet grave, grâce à la présence de Marc Fiorentino.
    Il appelle à un discours de Vérité et rappelle certaines billevesées récentes émises par nos médias et « experts », de mémoire :
    . Les stress-tests : parfait, aucun problème avec Dexia
    . Les seuls pays à problème étaient la Grèce, le Portugal, l’Espagne mais surtout pas l’Italie !
    Cerise sur le gâteau, la France n’est pas si éloignée de la situation de l’Italie et a y regarder de près, reconnaissons que quelles que soient les critiques faites à Berlusconi, l’Italie a mis en place des mesures autrement plus violentes que les nôtres.
    « La France, passager clandestin de l’Allemagne ? » a t’on même entendu.

    Ces dernières remarques factuelles ont amené l’animateur Yves à tancer vertement Marc dont les propos pourraient nous faire perdre le AAA, hihihi.

    http://www.france5.fr/c-dans-l-air/economie/la-crise-ca-urge-34194

    A quand une fonction scan sur l’invité.

    Après avoir lu l’analyse de Pedro Paez, signalée sur le blog, j’ai de plus en plus de doutes et de difficultés de compréhension.
    http://www.pauljorion.com/blog/?p=29467#comment-238220

    Tout ça est clair comme du jus de chaussettes.

    Heureusement que nous avons François, Paul et les autres.

  5. A la lecture de cet article, j’ai repensé aux précédents articles des mois de juin et juillet. A l’époque, il était fait mention de l’importance des conditions de déclenchement des CDS sur la dette grecque. Les CDS seraient « déclenchés » si la Grèce était déclarée en faillite, mais le problème résidait apparemment dans la définition du concept de « faillite ».

    Ce problème semblait être d’une importance capitale à l’époque. Je m’étonne donc qu’on n’en parle plus aujourd’hui.

    Pourquoi ? Ce problème n’était pas si important ? Il y a des choses encore plus importantes qui renvoient ce problème au second plan ? Ou bien ce problème a peut-être déjà été réglé ? Ou c’est moi qui n’avait pas bien compris ?

    1. Parce qu’il ne faut pas parler des choses qui fâche.
      Imaginer que tous ceux ayant vendus les CDS en question soient obliger de tenir leurs engagement …

  6. Jean-Claude Trichet n’était pas coutumier de ce genre de déclaration pessimiste, mais il quitte bientôt son poste, ceci expliquant peut-être cela, comme Christine Lagarde devenue alarmiste après avoir quitté Bercy.
    Quant aux fonds propres des banques réhaussés à 9%, Dexia n’était pas déjà à 10% avant d’être démantelée ?

    1. Ils veulent être absous aux yeux de l’histoire… à défaut des yeux de leurs contemporains, qui sont eux fixés sur leur incapacité à résoudre les problèmes auxquels nous sommes confrontés.

      1. Je me demande aussi parfois qu’est-ce que « leurs contemporains » pourraient faire de mieux qu’eux?
        Si ceux que certains appellent aujourd’hui « les incompétents » sont au pouvoir, c’est peut-être que depuis un bon nombre de décennies, la compétence n’est plus la priorité requise pour pourvoir à ces postes.
        Peut-être que le système pourrait s’avérer trop complexe pour qu’un humain homo sapiens sapiens ne puisse être en même temps à sa tête et en même temps compétent pour tous. Il ne sera considéré compétent que par les gens qu’il chouchoute.
        J’aime lire ou écouter vos analyses et vos propositions, les vôtres ou celles de Frédéric Lordon par exemple, mais si nos « élites » ne les appliquent pas aujour’hui, qui les appliquera? Et quand bien même Lordon ou vous-même puissiez grimper au sommet pour les faire appliquer, n’avez-vous pas l’impression qu’un assassinat surviendrait tout de suite après (voire avant même la décision de changer les règles du jeu)?
        N’étant pas un Indigné public (juste en privé), je suis perplexe quant aux VRAIES solutions, celles qui permettraient que la suite se passe sans de sévères anicroches.
        Selon moi, la seule solution viable est la décroissance volontaire, vouloir moins pour agresser moins. En attendre moins pour moins se révolter quand on vous dira que le confort, c’est fini.
        Je sais, j’ai le beau rôle dans l’affaire, je ne suis même plus au chômage (hors statistique désormais), mais merde! Je n’ai jamais trouvé que ce que l’on vivait était « normal », j’y ai toujours vu de l’inégalité. Inégalité Nord-Sud, inégalité Orient-Occident, inégalité actionnaire-allocataire, ce n’est pas moi qui l’ai vu en premier, ce sont les démocrates qui m’ont mis des livres, des faits, des statistiques devant les yeux pour me prouver dès le début qu’ils créaient un monde fou. Le discours de la génération active est double, il dit: « l’espoir est au bout du tunnel » et en même temps, elle nous prouve à chacun de ses bouquins qu’on se dirige vers plus de misère. Environnementale et humaine.
        Je ne veux accuser personne, mon père fait partie de cette génération tournée toute entière vers le futur, vers la science-fiction, la nourriture et la santé pour tous, mais rien à faire, je n’ai jamais cru à ce monde meilleur dans lequel il faudrait croire. Le Progrès est le plus grand mythe de ces derniers siècles, je suis né dedans, je fais partie des enfants de riches, qui sont plus grands que la moyenne parce qu’ils ont été trop bien nourris, qui ne sont pas trop cons parce qu’ils ont été trop éduqués, qui sont super efficaces parce qu’on leur a mis des lunettes sur le pif à 5 ans et un appareil dentaire dans la bouche à 15 ans. Vous croyez que je me plains? Au contraire, je suis fier d’être un surhomme! Mais concrètement, qu’est-ce que j’en fais aujourd’hui? Je n’ai pas de formation, c’est vrai. Mais quel sens donner à un boulot voire à une carrière quand on vit dans un climat de peur de manquer de ressources énergétiques d’ici peu, quand on parle d’une Terre asphyxiée, lessivée, à bout de souffle et surtout d’inégalités criantes entre personnes? Aujourd’hui, de surcroît, on nous parle de chaos financier et économique!
        Perso, je rêve simplement de pouvoir manger des aliments riches et sains jusqu’à ma mort et de partager cela avec toutes les personnes que je rencontre. Le confort et la technologie, c’est bien mais avons atteint les limites, je crois. On reprendra peut-être tout cela dans quelques années ou décennies, mais dans l’immédiat, que faire? Je m’apporte mes propres réponses et je voulais simplement présenter ici mon témoignage…

    2. A Maître Dong :

      De la colonisation linguistisque par les dominants :

      « …comme Christine Lagarde devenue alarmiste après avoir quitté Bercy. »
      « …comme Christine Lagarde devenue ALARMANTE après avoir quitté Bercy »

      Nos sociétés ont tellement besoin de sérénité béate qu’elles ont réussi à ce que tout-un-chacun emploie l’adjectif « alarmiste »(exagérément alarmant) à la place de « alarmant »(sonnant fort justement l’alarme face au danger qui se profile).

      « Croissance négative » (récession), « alarmiste » (alarmant), « tranche nucléaire » (réacteur nucléaire)…

      Il est très difficile de résister à l’idéologie ambiante.

      Amicalement,

      Delphin

      1. Hé oui, Delphin.
        Tu mets le doigt sur ce qui fait mâle.
        A force de nous « rassurer » par la manipulation de masse, quand ça va très mal, la manipulation roule d’autant plus sur la jante.
        Merci les psychologues et autres manipulateurs.
        Ils récolteront ce qu’ils ont semé.

  7. Enfin tout ca pour en être réduit a faire un new deal massif dans 20 ans
    Ils ne trouvent rien de mieux que de détruire l’économie pour sauver les créanciers. Mais sont ils au courrant qu’en mettant la pression sur les salariés sur les chomeurs sur les chomeurs sans droits, sur la santé des plus précaires ils hypothèquent l’avenir après avoir acheté une croissance a crédit ils ne savent donc pas qu’un emploi perdu ce n’est pas qu’un emploi perdu c’est l’espoir qui s’en va peu a peu , le désespoir qui gagne ou la haine qui monte et la révolte aveugle qui risque un jour de tout balayer. Les cochons nous gouvernent et pour eux nous valons moins que des cochons beaucoup moins:-) Certains ont vomi le communisme a cause de ses crimes mais le communisme de Marx n’a jamais été appliqué ,il s’agissait d’une dictature du prolétariat qui n’a été qu’une dictature dans les faits et n’est jamais passé a l’étape suivante remarquez que marx lui même disais qu’il ne fallait surtout pas essayer d’instaurer le communisme en russie un des rares pays prêt a l’acceullir c’était les USA. Mais que les choses soient claire je n’ai rien pour le communisme,ce n’était qu une théorie qui avait au moins le mérite d’ouvrir une réflexion sur le fonctionnement de l’économie. Aujourd’hui nous avons la dictature des financiers les suicides se multiplient en grêce mais franchement allez vous vous suicider si vous êtes pris a la gorge par des créanciers? L’équilibre des pouvoirs doit changer sinon ca sera la guerre civile dans quelques années et sans doute très vite en grêce et en espagne.

      1. En politique, l’avenir, c’est le mandat en cours, et viser la réélection pour le suivant.
        Merkozy doivent passer sous les fourches caudines des électeurs en 2012.

        Les mesures prises actuellement ont donc pour visée de repousser l’échéance.
        C’est ce que dans la « théorie des jeux » on nomme « l’effet horizon ». La machine (l’algorithme en fait) repousse au delà de sa profondeur d’anticipation le coup qui le ferait perdre face à son adversaire.
        (Pour les puristes: oui je sais, il y a un MiniMax amélioré qui évite ce phénomène)

        Parler de « profondeur de réflexion » en politique me fait doucement sourire, ou pleurer de consternation…

    1. « Ce que le socialisme a de terrible c’est qu’il n’a jamais, il ne veut pas comprendre. Chose que le communisme regarde en face, puisque étant utopique, il délègue tout au socialisme c’est à dire à l’éternelle phase du passage. »
      Carmelo Bene

  8. Rien à voir (??? )….Juste pour info : Des millions d’utilisateurs du service BlackBerry sont privés de leur service de messagerie électronique un peu partout dans le monde depuis quelques jours.

    1. Rappel à la population.
      Le black-berrychon a déjà été critiqué par les US pour cause de codage. Ceci confirmé par les Britishs lors de leurs dernières émeutes avant les suivantes.
      J’attire votre attention sur les mêmes critiques des US envers Skype.
      Regardez ce qui s’est passé : Skype a été racheté à prix d’or…
      Qu’est-ce qui le justifié tant alors qu’un très ancien programme présent dans win2K et XP faisait la même chose avec téléconférence (netmeeting)…??

  9. J.K. Galbraith dans ses mémoires parle du passage du Reichsmark au Deutsche Mark en 1948 :

    « Et à la fin, en juin 1948, la réforme monétaire fut adoptée mais sans ce satanique impôt sur le capital ( qui frappait la richesse immobilière qui sinon aurait été épargnée ).
    Derrière les voiles mystificateurs qui protègent la pratique monétaire du jugement de l’opinion, on fit, comme d’habitude, payer les pauvres. »

    1. Etrange ( pas tant…) votre remarque .

      John K. Galbraith, « L’argent », Folio histoire -Gallimard 1976, page 369, évoque la période 1948
      mais d’une autre façon:
       » […], 1948, L’allemagne effectua sa réforme monétaire. Elle consista pour l’essentiel,
      [ suivent quelques détails… ], avec des aménagements complexes destinés à répartir également les sacrifices entre les avoirs en espèces et les autres.  »

      Cette citation semble difficile à concilier avec la vôtre.
      Notons que l’ impôt est un sujet important de ce livre ( « L’argent » ), bien avant
      d’aborder la théorie de Keynes, de même que la justice sociale.
      Ou la valeur de l’ Economie en tant que science, par exemple, page 159:
       » la tendance des économistes à trouver une vertu à ce qui agrée aux gens aisés et respectables est évidente. »

  10. Bonsoir François,

     »L’Union européenne en prend implicitement acte dans son rapport trimestriel, en avertissant que des « mesures d’austérité permanente » vont devoir être mises en place, « en plus de celles qui ont déjà été adoptées ». »

    Je dois vous avouer que l’assertion  »mesures d’austérité permanente » devant être mises en place m’a fait … sourire malgré la gravité de la situation.

    Cela fait déjà belle lurette que l’austérité permanente est le lot quotidien pour la majorité de la population et ceci bien avant la crise … Ce qu’ils préparent ce n’est pas de l’austérité, c’est un véritable  »rentre-dedans » visant à mettre à bas tous les acquis du CNR.

    Vu la  »vigueur » des manifestations hier en France, c’est un boulevard qui s’offre aux partisants de la mise au KO debout de la population européenne.

    1. Mais après la mise KO de la plus grande partie de la population européenne, il se passe quoi ? Tout le monde ne va se suicider.

    2. Extraits évangile de ce jour :
      « Malheureux êtes-vous, pharisiens, parce que vous aimez les premiers rangs dans les synagogues, et les salutations sur les places publiques…Vous aussi, les docteurs de la Loi, malheureux êtes-vous, parce que vous chargez les gens de fardeaux impossibles à porter, et vous-mêmes, vous ne touchez même pas ces fardeaux d’un seul doigt. »

      1. Sauf que les fardeaux en question ne sont pas matériels puisqu’il convient de rendre à César ce qui est à César !
        Les fardeaux « allusionnés » , sont des poids de la conscience (mental) et du coeur (sentiment) et fort peu du corps: bondieuseries, culpabilisation, indifférence, absence de compassion, pseudo obligations religieuses rituelles, etc…..
        Quelque soit la religion, il est bien connu que la richesse matérielle n’est pas autre chose qu’une indigence spirituelle.
        Et que le « divin » accorde une attention au pauvre et non au riche déjà pourvu.

  11. mais non , mais non , tout va bien , bien mieux !!!
    Y a qu’a regarder les marches , eux ils sont rassurés, ils montent tres fort, trop fort?
    les politiques innexistant, tout a leurs elections
    pourquoi s’alarmer, faites comme les bourgeois , oubliez et dormez!!
    demain sera un autre jour beni des dieux.
    enfin tout ira mieux,et gardons le moral.
    bien le bonsoir.

  12. Banques : pour Barroso, il y a urgence… pour les dividendes !

    José Manuel Barroso, le président de la Commission européenne, est intervenu ce mercredi au Parlement européen sur la crise de la zone euro. Pour lui, il faut «d’urgence» recapitaliser les banques européennes, en première ligne sur la crise de la dette que traverse la zone euro. Soit. Son argumentation est toutefois pour le moins… inattendue. Son appel à recapitaliser est en effet justifié par le fait que, dans le cas contraire, les banques «ne pourraient pas verser de bonus ou de dividendes».

    Dans la pratique, José Manuel Barroso propose de relever de manière temporaire à un niveau «beaucoup plus élevé» le niveau minimum de fonds propres «durs» demandé aux établissements.

    1. Pour éviter toute équivoque sur la phrase « les banques ne pourraient pas verser de bonus ou de dividendes »

      http://www.europapress.es/economia/noticia-barroso-pide-fondo-rescate-use-recapitalizar-bancos-ultimo-recurso-20111012155927.html

      « Los bancos que no tengan el capital exigido deberán presentar planes para lograrlo lo antes posible. Hasta que lo hagan, se les deberá prohibir el pago de dividendos y bonos »

      Les banques qui n’auraient pas le capital exigé devront présenter des plans pour y arriver dans les meilleurs délais. Tant qu’ils n’y seront pas arrivé, il leur sera interdit de verser des dividendes et bonus

    1. Le rendement de l’obligation grecque à échéance 1 an indique 156 %. Soit un cours de 40% environ. Donc, a priori, la decote de 50% reflèterait la valeur actuelle des obligations grecques dont le remboursement se situe en 2012.
      http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GGGB1YR:IND

      Et sur 2ans, le rendement approche ses plus hauts à 75%, soit un cours actuel de 30% à 35% du nominal (supposé à 100%).
      http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GGGB2YR:IND

      1. Krach2011 a écrit :
        Le rendement de l’obligation grecque à échéance 1 an indique 156 %. Soit un cours de 40% environ.

        Pourriez-vous expliquer comment vous passez d’un rendement de 156% des obligations grecques à échéance 1 an à un cours (de quoi?) de 40% environ ?
        Et en quoi un cours de 40% correspond à une décote de 50% ?

        J’imagine que la réponse à ma seconde question réside dans le fait que la dette grecque est composée d’obligations de différentes maturités (le 40% correspond aux obligations à 1 an alors que le 50% correspond à l’ensemble des obligations).

        Mais je n’ai pas de début de réponse à ma première question. Si quelqu’un veut bien prendre le temps de m’expliquer, je le remercie!

  13. Quelle chute, mais quelle chute entre tout ce que nous promettaient les ignobles néo-libéraux thatchéro-reagano-madelino-miltonfriedmaniens dans les années 80 sur la délocalisation des basses tâches productives au profit de l’enrichissement matériel et intellectuel de l’Occident, puis sur l’enrichissement de toute la planète, au prix peut-être de quelques ajustements douloureux en Occident (il ne fallait pas être égoïste mais voir le gain d’ensemble, hein !) et cette destruction annoncée, sinon programmée, et qui paraît inéluctable, de tout ce qui a pu être quand même édifié en Occident (certes au prix de l’asservissement colonial et néo-colonial du tiers-monde et grâce à une énergie sous-payée) !

    …et naturellement la fable humaniste de l’émergence des BRICS ne sera qu’une fable de plus : la Chine ralentit, ses bulles diverses et monstrueuses risquent d’éclater à tout moment, il n’y a toujours aucun règne de la loi digne de ce nom dans ce pays autoritaire, ni de protection sociale, alors qu’il constitue le premier pays encore globalement sous-développé (à concurrence de 900 M d’habitants !) à entrer dans une phase de vieillissement démographique massif…
    De toute façon, pour la Chine, pour l’Inde, pour le Brésil, la Russie (en phase d’implosion démographique) ou l’Afrique du Sud (le S du BRICS), se pose de toute façon à très brève échéance la limite écologique-démographique, la fameuse « sustainability » de leur développement forcé.

    Oui, mes phrases sont longues et communes. Qui chantera poétiquement ou musicalement, qui peindra, qui sculptera, qui dépeindra littérairement :

    – le foisonnement morbide des crises ?
    – le destin funeste des peuples unis dans la promesse nouvelle, puis globalisés dans l’exploitation et l’austérité, enfin bientôt séparés et morcelés dans le désespoir, la haine, finalement les guerres en chaîne pour les ressources, pour trouver les coupables, pour émigrer, pour survivre.. ?
    – l’arrogance, la paranoïa et l’effroi des classes ou castes oligarques, les seules vraiment et organiquement globalisées sur cette planète ?
    – la clairvoyance des justes, des sages, des observateurs ou navigateurs du maëlstrom…

    Après tout, me frappe l’indigence artistique de notre époque quand tant d’autres de tumulte (guerre de 100 ans, Renaissance, royaumes combattants en Chine, époque des luttes entre les provinces au Japon…) ont laissé tant de trésors.

    Au moins laisser une trace esthétique de notre désarroi…

  14. Je ne me lasserais pas de dire à quel point j’ai ce site en haute estime par la qualité des articles de fond et des intéressants débats qu’ils soulèvent.
    On voit souvent notre époque sous un angle très pessimiste mais je constate que la grande majorité des contributions vont dans le sens d’une réflexion positive (je ne dirais pas positiviste) et humaniste à notre devenir commun.
    Bref, je n’ai comme d’habitude pas tout compris à l’article mais y-a-t’il quelque chose à comprendre?
    J’ai en effet le sentiment d’assister à une très mauvaise plaisanterie, genre père Ubu se promenant dans le château de Kafka.
    En clair, il faut « rassurer » les marchés, redonner de la « confiance », c’est bien de psychologie dont il s’agit, non?
    « Par le grand bout de la lorgnette, les uns voient la réduction des déficits, par le petit bout les autres observent la relance de la croissance. Mais il s’agit dans les deux cas de vœux pieux, car personne n’assortit sa vision d’un mode d’emploi convaincant. »
    Petite phrase qui résume parfaitement à mes yeux la plupart des analyses économiques actuelles.
    Quelqu’un a-t-il pensé à jeter un œil (au figuré évidement) dans les foies de volailles, au point ou on en est…

    1. la poule aux œufs d’or, c’est l’UE 🙂
      en fait de lorgnette, c’est directement dans le poulet qu’on regarde à l’heure actuelle…
      les uns amènent le grain, les autres escomptent les œufs.

  15. Ce soir le cac s’approche tout doucement des 3300 points. Ce que j’avais prévu dimanche pour la fin de semaine. Wall Street s’envole, encore et toujours, et que vois-je sur ce site… toujours et encore des prévisions plus noires les unes que les autres. Pourtant il faut reconnaître un peu de courage et d’intelligence à nos hommes politiques. Ils sont assez ingénieux et vont réussir, mieux et plus vite que je ne le pensais, à résoudre cette grave crise. Oh bien entendu, il y aura encore des hauts et des bas, mais le pire est derrière nous.

    1. J’adore la persistance de l’humour froid de Optimiste.
      La première fois, j’avais pas saisi et l’avait pris au sérieux…

      1. Ouais, on sait pas trop si c’est du lard ou du cochon, mais peu importe !
        Si ça l’amuse de faire l’andouille 😉

    2. J’ai pas lu le texte, mais juste en voyant le titre, je voulais voir un commentaire de « optimiste »…ah, les voiliers un peu de vent et ca bouge!
      Mr vous voulez pas creer un blog, pleins de bonnes nouvelles, SVP!

      1. @ Stef pessimiste

        De toute évidence, vous n’avez pas saisi la portée interplanétaire du Cac à 3.300 points. Personnellement, j’ai cédé à l’euphorie et me suis acheté une nouvelle Ferrari. Au diable les varices, la crise est finie !

    3. La bourse est un très mauvais indicateur, car à la moindre mauvaise nouvelle le CAC 40 redescendra au-dessous de 3000.
      Croire au courage et à l’intelligence de nos politiques, oui si ils l’avaient montré depuis 2007, ce qui n’ a pas été le cas. Ceux qui sont à la manoeuvre actuellement ne pensent qu’à une chose : leur réélection l’an prochain et ils n’ont pas le « vent en poupe » ni en France, ni en Allemagne et leurs intérêts ne sont pas convergents.
      Des euro-optimistes ont parait-il trouvé la pierre philosophale avec une fédéralisation des dettes et des politiques budgétaires.C’est un « machin » qui ne tient pas debout dans une zone économique où les économies divergent autant.
      Les deux prix Nobel d’économie qui viennent nous donner des leçons oublient que l’Europe de 2011 n’ arien à voir avec les colonies américaines de 1796.

    4. Il faut absolument que vous continuiez à acheter à tour de bras; la fortune est proche, 4500 à la fin de l’année, 6000 fin 2012; allez y, achetez, achetez!

  16. Non.
    Indépendamment du titre usité pour un précédent article, les circonvolutions circonstancielles qui poussent le boxon Européen dans ses derniers retranchements face à la prise en otage des US sont particulièrement amusantes.
    Dans un couple, tu aurais parlé de celui qui pique la couverture…
    Soit, c’est même pas la peine de s’enquiquiner pour ce genre de divergence ridicule.
    Les 147 sociétés qui maîtrisent les 40% du commerce mondial soit la totalité aiment au contraire ce genre de choses.
    Ca leur rapporte.

  17. [[[car personne n’assortit sa vision d’un mode d’emploi convaincant.]]]

    Si, le Parti de gauche, dans le livre de l’économiste Jacques Généreux « Nous on peut ! »
    ________________________________________________
    [[[Or, si l’on considère la réduction du déficit, les derniers chiffres grecs ne portent pas à l’optimisme. Celui-ci continue de gonfler, en dépit de l’accumulation de mesures de rigueur. Sont principalement en cause la baisse des recettes fiscales dues à la récession, le poids croissant du service de la dette ainsi que les nécessités de financement des caisses de retraite et de chômage, en raison du recul de l’emploi.]]]

    Oui, mais vous ne mentionnez pas la cause première de l’augmentation de la dette qui est l’obligation européenne, traité de Lisbonne, faite aux Etats de se financer sur le marché international !

    1. J’insiste, personne!
      Le parti de gauche n’est pas en cause dans son programme, j’entendais par là les partis traditionnels.

  18. Très drôle le lapsus de Frédéric Taddéï dans sa dernière émission : « des banques dans la tournante ». Tout le monde a bien ri. Eh oui, servi sur un plateau, trois étoiles, minimum.

  19. Vous vous rendez compte, optimiste, que vous ne dites rien ? Exemple : « le gros de la crise est derrière nous ». Pq ? Parce que le CAC machin remonte ? Expliquez, peut-être qu’on vous prêtera attention alors.

  20. Ces 60 années ne seront jamais perdues. Si tout s’effondre, les peuples n’abandonneront pas pour autant le projet européen. Mais le souvenir du traumatisme les conduira à construire une Europe qu’on devine très différente, voire carrément opposée dans son concept. C’en sera certainement fini du dogmatsme et des principes de théologie économique inscrits, protégés, garantis par les traités. Cette Europe là aura des faux airs de CNR, de « remise des pendules à l’heure ».

    Evidemment, ils le savent et ils paniquent: « Viiiiite… accélérons la construction de cette Europe Fédérale qui jusqu’ici nous a si bien servi, et qui pourrait mieux nous servir encore… nous, les atlantistes, nous, les banquiers, nous, les actionnaires de l’Union…, avant que ces serfs – ces barbares! – ne saccagent 60 ans de bel ouvrage.
    S’être donné tant de mal pour éhouer si près du but… c’est vrai que c’est rageant…

    1. http://fr.wikipedia.org/wiki/Livre_de_Daniel
      Ouais.
      Il a aussi écrit l’Encyclopédie Totale de l’Economie Moderne en 40 volumes reliés cuir pleine peau et un appendice intitulé « comment gagner au loto en trois coups ».
      Mais bon. Pour gagner au loto, il faut parler Hébreu, Araméen, et Grec Ancien si tu veux être au courant des derniers ragots.
      Notes, les ragots m’ont bien intéressé, sur le coup.
      J’ignorais, en effet, que ma concierge fut si lubrique.

      Sinon, Pseudo, tu es déjà en train de prier pour le salut de son ame…???

  21. j´aimerai bien un débrif sur le CAC et la bourse en général, elle ne baisse plus au moindre rumeure ou annonce de média comme elles en profiter avant, il y a bien une raison ?

    1. Les bourses mondiales sont désormais déconnectées de « l’économie réelle ». Les fluctuations de cours ne sont plus influencées par les informations macro-économique mais sont le résultat des algorithmes utilisés dans les logiciels de « high frequency trading ».

  22. bonsoir
    merci pour l’article

    je voulais juste préciser, que même si les peuples sont floués, ils ont, dans leur majorité aux US et en Europe, participé activement à l’apparition des crises, soit en empruntant pour devenir propriétaires sans en avoir les moyens, soit en vivant sa consommation à credit (US surtout mais aussi chez nous, de + en +), soit en travaillant dans ce système, tout simplement, et en lui donnant sa nourriture quotidienne en échange d’un salaire, la miette de l’esclave moderne, d’une commission sur le volume ou encore de petites primes, chacun court après sa prime, moi le premier mais je ne lèche plus les botets d’un patron, ce qui permet de relativiser son état d’esclave …

    donc, toute chose étant relative par ailleurs, je pense que nous tous, autant que les « classes du haut », sommes co-responsables – j’attendais donc des changements d’habitudes de vie de la part de nos concitoyens, mais ils consomment pour la plupart avec le même esprit qu’avant la crise : qui balance son portable, qui évite de consommer les produits qui créent le chômage ou l’emploi précaire (comme le big mac ou les sodas sucrés par exemple), qui se passe du superflu ? allez, on regarde nos habitations et le stock de produits mondialisés que nous accumulons …

    alors avant même la révolution, il faudrait changer de comportement pour leur faire voir qu’on ne marche pas dans leurs combines, mais l’addiction à la consommation, ca ne se guérit pas en trois ans, c’est un long chemin qui doit être volontaire … mais big brother formate, et le libre-arbitre se défile et se délite au fil des lustres qui passent …

    bonne nuit

    1. J’abonde… j’avais, quant à moi, parlé de « responsabilité collective » des peuples (monstrueuses guerres néocoloniales US, finance prédatrice d’impulsion anglo-saxonne, liquidation de la démocratie au niveau des institutions européennes, etc.) et de « révolution intérieure », tant il est vrai que le changement de paradigme ne peut que passer par une prise de conscience individuelle et des efforts conscients (d’économies, de frugalité, de consommation raisonnée, etc.) dans la vie quotidienne. S’indigner, c’est bien, vivre l’indignation au quotidien par rapport au scandale des repus plaintifs que nous sommes devenus (pas tous, il y a pléthore d’authentiques victimes), c’est mieux.

  23. Merci a TOUS les intervenants de ce site que je suis depuis longtemps…. longtemps….
    Ce que j’ai cru comprendre pour rajouter aux messages 16 et 17 de Nerima kun et de Nab qui résument mieux que moi mon état :
    -Il ne faut rien attendre de nos politiques au pouvoir : ceux du passé, du présent ou du futur.
    -Ni de leurs conseillers : philosophes, artistes, économistes, spécialistes….
    -La planète n’en peut plus et on sera 9 milliards.
    -1% se gavent.
    -Il y a une limite écologique aux BRICS qui ont par ailleurs une démographie vieillissante.
    -L’europe va en baver :chomage et meme l’Allemagne va en baver (démographie aussi et QUI va leur acheter ?).
    Pessimiste ? Non au contraire ! Ce monde, même sans ces crises, est a refaire de fond en comble. Et ma joie serait de le voir refait.
    -Une révolte pourrait changer pas mal de choses. Je suis convaincu que pour qu’elle réussisse il lui faut des théoriciens . Ce blog montre la voie et la tâche a accomplir.
    – Il reste aux rédacteurs de ce blog a contacter d’autres théoriciens et d’oeuvrer dans cette recontruction en créant non pas un parti classique mais un courant, une assemblée de « sages » qui définirait par chapitre et noir sur blanc les milles et une choses a changer :
    en premier une éducation non individualiste et après? …. tout le reste.

  24. si l’on considère la réduction du déficit, les derniers chiffres grecs ne portent pas à l’optimisme. Celui-ci continue de gonfler, en dépit de l’accumulation de mesures de rigueur.

    La formulation correcte serait plutôt: si l’on considère la réduction du déficit, les derniers chiffres grecs ne portent pas à l’optimisme. Celui-ci continue de gonfler, en raison de l’accumulation de mesures de rigueur.

  25. En écoutant F. Lordon je me demande si je dois retirer ou pas mes économies de la banque que j’ai mis tant d’années à mettre de côté. J’ai commencé pauvre, aujourd’hui ça va, mais je crois que je vais redevenir pauvre. J’ai déjà commencé à faire des conserves maintenant je vais faire rentrer des patates. Que faire? Voter Hollande ou Aubry je n’arrive pas à m’y résoudre. La crise va sûrement les emporter aussi. Je sens qu’on est mal barré.

  26. Les fonds propres ne constituent cependant que l’un des aspects de la solidité des banques, comme le montre le démantèlement actuel de la banque Dexia qui, bien qu’ayant passé avec succès les tests de résistance en juillet, en affichant un ratio de fonds propres « durs » de 10,4 % en cas de choc économique majeur, a chuté sur un manque de liquidités.

    http://www.latribune.fr/entreprises-finance/banques-finance/banque/20111013trib000656325/banques-et-maintenant-l-addition-.html

    L’exemple de Dexia a montré qu’un niveau de 10,4 % de fonds propres durs, c’était insuffisant. Dexia avait 10,4 % de fonds propres durs, et pourtant Dexia est morte.

    En Suisse, les grandes banques devront avoir un niveau de fonds propres durs de 19 %.

    Le projet prévoit en substance que les banques trop grandes pour faire faillite, comme UBS et Credit Suisse, devront doubler le niveau de leurs fonds propres (19 % des actifs pondérés en fonction des risques, contre 8 % actuellement), remplir des exigences plus sévères en matière de liquidités, et améliorer la répartition des risques.

    http://www.tdg.ch/actu/suisse/national-serre-vis-face-grandes-banques-2011-09-19

  27. Vous voulez des banques sérieuses ?
    Démantelez les existantes et vendez les à des petites sociétés locales , zone maxi le département.
    Vous aurez des banques responsables sur leurs fonds propres qui ne feront pas de bétises , on pourra les mettre en faillite.
    Tout le reste c’est du pipeau , recapitaliser des mastodontes est un crime qui vous coutera très cher décideurs et populations , comme les garanties apportées par des états qui n’ont pas un sou en poche à Dexia.
    On est chez les fous.

    1. Démanteler des réseaux intercontinentaux constitués de 0 et de 1…
      Comment allez-vous vous y prendre ?

      zone maxi le département…
      … avec ou sans douane ?

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